C'est un fermier
Circulez, n'y a rien à voir
C'est un fermier qui s'est pendu
Las de bosser matin et soir
Sans amasser le moindre écu
Croulant sous les impôts, les traites
Il a préféré s'en aller
Plutôt que de vendre ses bêtes
La ferme où il avait vécu
Ses champs cent fois ensemencés
Circulez n'y a rien à voir !
C'est un fermier qui s'est pendu
Quand il n'y aura plus personne
Pour cultiver ses champs en friche
Ramasser les poires et les pommes
Entretenir le potager
Que vous soyez pauvres où riches
Trouverez-vous de quoi manger ?
Circulez n'y a rien à voir !
C'est un fermier qui s'est pendu
A laisser mourir nos campagnes
Pour y construire nos résidences
Parcs de loisirs et foires d'empoigne
Dans la coupable indifférence
D'un égoïsme forcené
Ne laisserons-nous à nos enfants
Que cet univers de béton
Circulez n'y a rien à voir
C'est un fermier qui s'est pendu
Détournez de lui vos regards
Ce n’est qu’un fermier rien de plus !
MAMIC