Le géant de papier
Tu le voulais si grand qu’il est inaccessible
Ce père de légende qui aurait tout crée
Tu le voulais si haut qu’il nous reste invisible
Et laisse ses enfants aller a la dérive
Victimes de la faim, peuples désespérés
Convaincus d’être aimé, minés par la hantise
De déplaire cependant au tigre de papier
Incapable d’un mot car tu l’as fait muet
Mais pour qu’il te ressemble, tu l’affubles d’un fils
Qu’il aurait sur la croix, laissé agoniser.
Il est tout à l’image de ta médiocrité
Certes tu as dressé pour lui des cathédrales
Où chapeautés de mitres officient ses ministres
Comédiens hypocrites au Langage sinistres
Promettant aux pécheurs, les flammes de l’enfer
Comme s’ils n’avaient pas encore assez souffert
Imbus de leur pouvoir à faire mettre a genoux
Ceux devant qui ces clowns devraient s’agenouiller
Petit homme empêtré dans ses ailes trop grandes
Qu’il lui fallait un dieu pour rêver s’envoler
Comme s’envolera la poussière de ses cendres
Dans le creuset commun où git l’humanité
MAMIC
Novembre 2010