Le piéton
Survivant d’une espèce aujourd’hui disparue
Il arpente hésitant, les trottoirs exigus
Dont la plus part du temps vous exigez la place
Laissant à ce minable, promeneur d’un autre âge
Le choix désespérant d’exciter votre rage
En risquant de griffer vos portières au passage !
Il a parfois aussi cette audace inouïe
De traverser la rue agitant sans vergogne
Sa longue canne blanche
craignant qu’on ne le cogne
Ou demandant asile en lui faisant crédit !
Sa visière sur les yeux et ses lunettes noires
Vous font le dépasser et détourner la tête
Craignez que le destin qui a de la mémoire
Ne vous fasse en retour lui payer votre dette.
Alors vous comprendrez ce qu’est cette galère
D’errer dans cette ville à pied et solitaire !
En maudissant les dieux
De n’avoir pas vos yeux :
MAMIC